A l’heure où la question des OGM fait autant parler d’elle et où des émissions de télévision décortiquent la composition des plats surgelés, plutôt inquiétante ; il paraît judicieux de se demander pourquoi manger bio. Car si abondance alimentaire il y a, chez nous tout au moins ; cela ne signifie pas pour autant la disparition des carences. En effet, manger bio est bien plus qu’une mode. Pourquoi ? Et quand bien même on ne peut pas tout acheter bio au risque de tomber dans l’orthorexie, quels sont les aliments essentiels à privilégier afin que notre alimentation soit synonyme de santé mais aussi un geste en faveur de la planète ?
Manger Bio : une question rustique et éthique
Pour la planète
L’élevage bio est respectueux des cycles naturels. Les sols ont le temps de se reconstituer grâce à une rotation agronomique longue. Les nombreuses haies qui entourent les champs empêchent l’érosion par les eaux de ruissellement et contribuent également au maintien de la biodiversité. Ainsi les rivières sont protégées et l’emploi d’engrais naturels permet de préserver une bonne qualité des eaux.
Pour notre bien-être
Les animaux bio, qu’ils produisent de la viande ou du lait, reçoivent une alimentation constituée de produits issus de l’agriculture biologique, en majorité produite sur la ferme, et privilégiant le pâturage. Les compléments indispensables sont, eux aussi, issus de l’agriculture biologique, sans molécules chimiques de synthèse, ni OGM.
Par conviction
Choisir les produits bio, c’est encourager le développement d’un élevage respectueux de l’environnement et socialement engagé. L’élevage et l’agriculture bio favorisent la création d’emplois et l’existence de fermes à taille humaine, ce qui contribue à faire reculer le phénomène de désertification des campagnes.
Une question de Qualité, promise et attestée
Les produits issus de l’agriculture biologique respectent la réglementation générale concernant les produits agroalimentaires (notamment pour les aspects sanitaires et marchands).
Ils sont contrôlés à chaque maillon de la filière par des organismes de contrôle indépendants. Les règlements propres à l’agriculture biologique introduisent des pratiques spécifiques qui peuvent influer sur les différentes composantes de la qualité des produits.
Ainsi les publications scientifiques mettent en avant les spécificités suivantes pour les aliments bio
• moins de résidus de pesticides dans les aliments carnés,
• moins de nitrates,
• une meilleure protection de l’environnement et un meilleur respect et entretien de la biodiversité à tous les niveaux.
Les 10 aliments bio essentiels
Selon une enquête de nutrition réalisée par Isabelle Delaleu, certains produits essentiels à notre alimentation mériteraient toute notre attention. Si l’on n’achète pas forcément tout « labélisé vert », pour privilégier le local ou encore en se laissant tenter par les étals des grandes surfaces, pour quels produits le choix du bio est il non négociable ?
Avec un marché qui augmente de 10% par an depuis 3 ans en France, le bio est désormais bien plus qu’une « mode de bobo ». Mais que glisser en priorité dans son cabas quand on doit faire des choix stratégiques ?
« Un des critères le plus important reste alors la question de la concentration des pesticides dans le produit : elle se multiplie dès qu’il s’agit d’un aliment riche en eau que l’on va faire sécher, augmente quand il est riche en fibres, consommé sans être pelé, ou encore s’il pousse sous serre sans renouvellement d’air », explique la diététicienne Sidonie Tagliante, responsable marketing de la chaîne de magasins Naturalia.
« Pour les aliments d’origine animale, il semble évident que les espaces de vie réduits (en élevage intensif) l’alimentation au rabais et les traitements répétés nuisent à la qualité, autant nutritive que gustative. »
Les huiles végétales : Afin qu’elles soient exemptes de polluants, le bio est essentiel pour les huiles de fruits entiers (olive) et ceux de petites graines (sésame, lin, chia).Le risque est moins élevé pour les fruits à grosses coques (Noix, noisette).
Les Céréales complètes : Toutes les céréales complètes, c’est à dire qui possèdent encore l’enveloppe autour du grain sont celles où les pesticides sont le plus concentrés dans l’agriculture traditionnelle. Il est donc impératif de choisir la version bio pour ces céréales, entières ou transformées (farine, pâtes, flocons…). De plus en plus de Boulangeries artisanales se mettent à faire du Pain Bio, alors plus d’excuses pour ne pas en profiter !
Les Oeufs : bio et issus de poules élevées en plein air, les oeufs contiennent jusqu’à deux fois plus de bons acides gras et trois fois plus de vitamines, tandis que les oeufs de poules élevées en batterie dans des conditions déplorables sont de bien moindre qualité nutritionnelle et gustative. Pour une différence de prix qui n’est pas alarmante pour les oeufs bio, il serait dommage de s’en priver !
Le Poulet : Tandis que les poulets industriels sont piqués aux antibiotiques tout au long de leur croissance et vivent dans des conditions de souffrance, le poulet bio élevé en plein air, lui, n’est pas nourri de céréales traitées. De plus il est abattu à 81 jours alors que son cousin industriel ne vit pas plus de 42 jours !
La salade Verte : Sachant que les français en avalent environ 5kg par an, crue et juste rincée, il est bon de savoir que selon une étude réalisée par Générations futures, plus des deux tiers des salades analysées contiennent des perturbateurs endocriniens, et 16% présentent les traces de 5 produits chimiques interdits tel que le Gaucho, un insecticide neurotoxique. Un problème qui s’explique en partie par la culture sous serre. En outre, les salades bio apporteraient plus d’antioxydants.
Les Pommes de terre : selon une étude américaine, 81% contiendraient encore des pesticides après lavage et épluchage! De plus on peut avoir envie de consommer la peau qui est très fine : il est indispensable de choisir la version bio !
Les Pommes : Fruit vedette que l’on croque sans culpabilité… ou plutôt que l’on croquait, car c’est l’un des fruits les plus traités ! Un rapport de Greenpeace de 2015 établissait que les vergers européens étaient massivement contaminés. Les polluants se concentrent dans la peau (il faudrait donc impérativement les éplucher) mais on les retrouve aussi dans la chair…
Les herbes et le thé : Qu’ils soient cultivés sous serre ou à l’air libre, tous se chargent de polluants. Ils sont ensuite déshydratés puis infusés sans prélavage…Une bonne raison pour être plus vigilant avec ces produits !
Les légumes secs : Encore une étude de l’EFSA qui a identifié 321 résidus de pesticides différents dans 40% des pois, lentilles et haricots secs. Les cosses fines de ces légumes laissent pénétrer les pesticides . Ils se fixent dans les graines consommables qui les concentreront une fois séchées. En outre, ils sont parfois irradiés en France pour éviter la germination. Une pratique strictement interdite dans l’agriculture biologique.
Le Lait : Si la quantité de protéines ou de calcium est quasiment semblable entre un lait traditionnel et un lait bio, c’est dans ses graisses que la différence se perçoit : celles ci retiennent les composés chimiques. Les vaches des exploitations industrielles vivent souvent hors sols et bénéficient d’une alimentation obtenue avec force d’engrais ou de céréales OGM importés . Au contraire, les graisses de la version bio sont de meilleure qualité, avec davantage de bons acides gras Oméga 3, de vitamines et de fer.
Voila donc 10 bonnes raisons de choisir la version Bio au moins pour ces produits phares de votre alimentation quotidienne. Un choix dont dépend votre santé mais aussi une façon d’approuver la protection des sols et de l’air, le respect des animaux et d’une agriculture plus naturelle. De surcroît, la qualité gustative fera toute la différence dans votre assiette !