« Quiconque travaille à droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi qu’à sa famille une exigence conforme à la dignité humaine » – Déclaration Universelle des Droits de l’homme Article 23.
La définition du commerce équitable a été élaborée par les acteurs du Nord et du Sud impliqués dans le commerce équitable et regroupés au sein de FINE, groupe de travail regroupant quatre structures internationales de commerce équitable ( FLO-I : Fair Trade Labelling Organisation International, IFAT, NEWS ! et EFTA ) : « Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du commerce équitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel ».
Le commerce équitable n’était auparavant que très peu représenté. On le retrouvait dans de petites boutiques mais aujourd’hui, il est devenu facile d’acheter de « l’équitable » en grande surface. Les produits deviennent ainsi des produits grand public (40% des ventes en plus en un an). Avec cette hausse importante, les décideurs se penchent sur ce phénomène. Comment faire pour que l’achat reste un achat éthique alors ? Soucieux de mieux consommer, sensible aux pays du Sud, l’acheteur souhaite donner du sens à son achat. La plateforme du Commerce Equitable lutte contre le déséquilibre de l’économie mondiale. Acheter équitable, c’est à priori, donner une chance aux producteurs de pays défavorisés d’être payé raisonnablement et que surtout les marges des intermédiaires soient moins importantes. Les produits équitables ne représentent que 0,01 % du commerce mondial. Logiquement, plus les riches consommeront équitables, plus des paysans pauvres, payés enfin à un prix juste, auront accès au développement. Est-ce vraiment le cas ? L’augmentation du marché de l’équitable permet à des petites coopératives de développer leur production et de s’agrandir. Mais à quel prix ? Deux mondes, deux logiques…
Frédéric Karpyta, auteur de « La Face cachée du commerce équitable » exprime que « le but du commerce équitable n’est pas de vendre moins cher mais plus responsable, alors que la grande distribution veut vendre plus en achetant en de grandes quantités ». Il n’en est donc pas de la même logique. Les pionniers du commerce équitable nous confortent dans cette démarche. En effet, « Artisans du Monde », adhère au paradoxe de cette démarche. Pour eux, vendre du produit équitable en grande surface n’est tout simplement pas logique et c’est incohérent. Il faut s’assurer que toute la chaîne sera soumise aux mêmes conditions de travail et au même respect. Hors, il est bien connu que les grandes surfaces doivent gérer le traitement de leurs employés, la pression des fournisseurs, l’implication de grosses quantités dans tout le circuit de vente, ect… Pourtant, les supermarchés qui proposent des produits issus du commerce équitable sont tenus de limiter leurs marges arrières à 25% sur ces produits. Le leader dans le secteur de l’équitable est Max Havelaar (label qui garantie l’origine du produit brut). On retrouve aujourd’hui Alter Eco ou encore Ethiquable. Ces marques travaillent avec des coopératives de paysans.
Le « prix juste » du produit équitable est défini en accord avec toutes les parties prenantes en fonction :
• d’une rémunération assurant une « vie décente »,
• d’une analyse des réalités économiques du marché et des possibilités qu’il offre,
• des investissements nécessaires au respect des critères économiques, environnementaux et sociaux,
• d’un choix final politique sur la base d’études des coûts du marché.
Depuis plus de quarante ans, la démarche du commerce équitable propose une alternative efficace pour réduire les inégalités engendrées par le commerce conventionnel et redonner à l’homme sa place centrale dans les échanges. Les structures membres de la PFCE se reconnaissent autour des principes suivants :
• assurer une juste rémunération du travail des producteurs et artisans les plus défavorisés, leur permettant de satisfaire leurs besoins élémentaires,
• garantir le respect des droits fondamentaux des personnes,
• instaurer des relations durables entre partenaires économiques,
• favoriser la préservation de l’environnement,
• proposer aux consommateurs des produits de qualité.
A travers le monde, les organisations de commerce équitable s’efforcent de construire les fondations d’un commerce plus juste par des partenariats commerciaux équitables au Sud et des actions de sensibilisation, de promotion et de plaidoyer.
Il n’existe actuellement pas de label public officiel, comme le label AB pour les produits biologiques. Toutefois, un certain nombre de systèmes de garanties privés permettent de reconnaître les produits et les services issus du commerce équitable grâce à : Un logo qui garantit le respect d’un cahier des charges et d’une démarche. L’association Max Havelaar France et FLO (Fair trade Labelling Organisation) apposent un logo sur des produits agricoles (alimentaires, coton et fleurs coupées) qui ont fait l’objet d’un contrôle et qui satisfont aux cahiers des charges définis pour chaque filière par des experts et des producteurs. Des contrôles annuels sont effectués par des inspecteurs locaux indépendants auprès des organisations de producteurs ou entreprises productrices de ces produits. D’autres marques et enseignes membres de la PFCE : Artisans du Monde, Artisans du Soleil, biocoop, la compagnie du commerce équitable, ideo, Alter Eco, Ethiquable, etc…
Café, thé, chocolat, huile, sucre, jus, riz, produits à tartiner, quinoa, épices, compléments alimentaires… issus à plus de 60% de l’agriculture biologique mais aussi le textile et les produits de beauté.
A venir : Le ministère des PME, du Commerce, de l’Artisanat et des Professions Libérales a communiqué un décret visant à préciser l’article 60 de la loi du 02 août 2005 sur les PME. Ce décret permettra la mise en place d’une Commission Nationale du Commerce Equitable, en charge de reconnaître des « personnes physiques et morales qui veillent au respect des conditions du Commerce Equitable ». Il s’agit donc, en quelque sorte, d’une reconnaissance de systèmes de garantie jugés conformes aux critères d’exigence de cette commission.